Montmagny, 31 janvier 2019 — Après Montmagny et L’Islet, les municipalités de Cap-Saint-Ignace et de Saint-François seront invitées à leur conseil du 4 février à signer la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique (DUC), en vue d’une décision en mars. Le même soir, et malgré la déclaration publique du maire de Montmagny à l’effet que le conseil ne signera pas la DUC, des citoyens vont faire valoir à leurs élus les raisons pour lesquelles ils ont tout intérêt à le faire.
Investie dans le transport collectif dans la MRC de Montmagny, Denise Laprise est pragmatique : «Ce n’est pas un trip d’environnementalistes que de vouloir faire reconnaître la crise climatique et l’urgence d’une transition rapide vers une société sobre en énergie. Même si cela demande un effort, revoir notre mode de vie est une tâche individuelle et collective qui ne relève pas de l’utopie. En 2019, les utopistes sont ceux qui persistent à ne pas voir le mur infranchissable qui se pointe devant nous si on tarde à agir.»
Agriculteur à Cap-Saint-Ignace et représentant du secteur agricole au Conseil du Saint-Laurent, Patrice Fortin souhaite porter le message à sa municipalité : «Nous sommes à un point charnière d’un emballement irréversible du climat qui aura des conséquences dramatiques sur tous les aspects de notre société. Avec la croissance démographique mondiale et les inégalités sociales grandissantes, nous nous apprêtons à vivre dans un chaos ingérable et ce, à relativement court terme. Ce n’est pas ce que je souhaite à mes enfants.»
Raynald Laflamme, producteur biologique en grandes cultures à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, est convaincu que des signaux clairs de la société civile vont forcer nos gouvernements à adopter des lois et à mettre en place des politiques permettant d’atteindre nos cibles de réduction de GES. «Les gouvernements n’ont pas le courage d’agir par crainte d’en payer un prix politique. Une démarche comme la DUC, qui rallie à ce jour les élus municipaux de 70 % de la population, envoie un signal fort qu’ils ont le devoir d’agir !»
Au sujet de sa municipalité, en démarche pour se doter d’un plan d’adaptation aux changements climatiques, Anne-Marie Berthiaume voit une difficulté se poindre : «L’Islet a une certaine longueur d’avance pour l’évaluation des risques, mais le défi de prendre des décisions alors que la population est peu sensibilisée reste un obstacle réel à la mise en place de mesures d’adaptation.» Selon cette citoyenne, informer et conscientiser les gens va de pair avec l’adaptation. «Le milieu municipal est un vecteur indispensable de la transition écologique et signer la DUC permet d’amener la question sur la place publique.»
Pour faciliter le dépôt de la Déclaration d’urgence climatique à leur municipalité ou à leur MRC, les citoyens peuvent se procurer une trousse en communiquant avec Montmagny en transition via sa page Facebook ou son site Internet.
Photo : onde de tempête en mai 2013 à L’Islet-sur-Mer (crédit : Anne-Marie Berthiaume)