Organisé par les médias Nous-TV, le câblodistributeur Cogeco et le Journal coopératif L’Oie Blanche, ainsi que des gestionnaires de la Chambre de commerce de Montmagny et de la Bibliothèque de Montmagny, le quatrième panel de la série de forums portait sur l’environnement et les changements climatiques.

Après les matières résiduelles, le recyclage, la gestion de l’eau et l’érosion des berges, la question de l’énergie et des changements climatiques est arrivée tardivement dans le débat, grâce aux interventions des citoyens. Fort intéressant à plusieurs égards, le forum aura permis de voir le retard du milieu à prendre en considération les changements climatiques, tant sur le plan de l’adaptation que de l’action visant à réduire les GES. Le représentant de la MRC de Montmagny a candidement confirmé qu’il n’y avait pas de plan stratégique adopté ou en discussion au sein de l’organisme.

Les panelistes:

Victor Cliche, Les avertis, administrateur de L’Élan collectif
Jérémie Caron, biologiste à l’OBV de la Rivière-du-Sud
Daniel Racine, directeur adjoint de la MRC de Montmagny
Martin Vaillancourt, directeur du Conseil régional de l’environnement Chaudière-Appalaches (CRECA)

Jean-François Dubé de la Coopérative forestière de Chaudière-Appalaches a fait valoir que le développement de la filière de la biomasse forestière résiduelle[1] est présentement freinée par la perspective du gazoduc, des clients potentiels étant en attente de profiter de la «manne» gazière.

« […] nous, ce qu’on propose, c’est une énergie propre, une énergie qui est locale, dans un contexte d’économie circulaire, des circuits courts, et ce qu’on rencontre sur notre chemin, c’est des fonds publics investis massivement pour du gaz qui provient de l’Ouest canadien ou du Middle West des États-Unis».

Entrecroisant plusieurs angles touchant la crise climatique, Anne-Marie Berthiaume (Montmagny en transition et Mobilisation environnementale régionale de la Côte-du-Sud) a amené des données chiffrées sur le projet de gazoduc, militant en faveur que les fonds publics octroyés au projet servent plutôt à convertir le plus grand nombre d’entreprises, d’organisations et de municipalités à des énergies renouvelables et carboneutres.

« […] auparavant, on pouvait dire qu’on va prendre quarante ans pour rentabiliser le gazoduc mais dans 40 ans, on sera en 2060. En 2050, on devra vivre dans une société carboneutre, c’est-à-dire ne plus dégager de gaz à effet de serre que l’environnement ne pourra capter, alors, on a un gros problème.»

Une dernière question posée par Denise Laprise de Montmagny en transition a clos le forum, laissant l’assistance, les organisateurs et les panelistes sans mot :

« J’aimerais savoir si vous trouvez juste et équitable que les 46 et quelques millions prévus pour la construction de la desserte de gaz servent à augmenter les gaz à effet de serre dans un contexte où on a des villages en décroissance, puis d’autres entreprises qui auraient besoin d’être aidés financièrement. Nos villages aussi en auraient besoin pour faire la transition. Est-ce que c’est juste et équitable d’après vous ?»

Lettre de Denise Laprise publiée dans l’édition papier de L’Oie blanche du 11 décembre

[1] La biomasse forestière résiduelle est une énergie renouvelable, locale, avantageuse financièrement et carboneutre, qui valorise des matières qui autrement sont des déchets. Ce secteur permet une activité économique durable de proximité et prometteuse pour la région, en terme d’emplois et de réduction des GES.

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